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  • nathyamb

La ferme, Nicolas!

«Zimbabwe : La pression de la communauté internationale s’accentue. Après l’Union Européenne et la Grande-Bretagne, c’est le président français Nicolas Sarkozy qui a exigé aujourd’hui le départ du pouvoir du président zimbabwéen Robert Mugabé». Lorsque j’ai entendu la présentatrice du journal de France 24 énoncer ces phrases comme si elles étaient les plus normales du monde, mon sang, je l’avoue, n’a fait qu’un tour.




Mais pour qui se prend-il ? Après être venu déverser son venin raciste à Dakar en juillet 2007, le gnome de l’Elysée récidive et s’autorise donc encore une fois à mettre son grain de sel dans une affaire qui échappe totalement à sa compétence. Pour bien se faire voir de Gordon Brown, chez qui il est une fois de plus allé prendre des leçons d’économie ce lundi, l’omniprésent mais si peu efficace président français s’est cru obligé de démontrer sa solidarité avec la Grande-Bretagne, ancienne puissance colonisatrice du Zimbabwe. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler à Nicolas, réputé pour ses très arides connaissances en histoire, que la perfide Albion, qui n’a jamais mieux porté son nom, est responsable au premier chef de la situation qui prévaut actuellement en ex Rhodésie, que ce soit par le non respect des accords de Lancaster House, signés il y a maintenant vingt neuf ans, ou par l’asphyxie économique avec laquelle elle a volontairement étouffé toute perspective de développement de son ancienne colonie, dont elle a été contrainte d’accepter l’indépendance en 1980.


De même, c’est assurément en connaisseur, puisqu’il est lui-même un fervent adepte de méthodes de gestion despotiques et népotistes, que Sarkozy de Nagy-Bocsa s’est permis de qualifier Robert Mugabé de «dictateur». En effet, l’ami Nicolas, voyant la paille dans l’œil de son homologue zimbabwéen mais pas la poutre dans le sien, ne s’arroge-t-il pas le droit de nommer le président de son parti, l’UMP, faisant fi des opinions et du choix des militants, qui ne sont même pas consultés ? Que dire de l’augmentation de 170% de sa rémunération, qu’il a décidé tout seul comme un grand, pendant que la grande majorité de ses compatriotes tire le diable par la queue ? Les exemples sont légions, et ce ne sont pas les employés des chaînes publiques de télévision françaises réunies au sein de France Télévisions qui le démentiront, dont les dirigeants seront désormais nommés par le mari de Carlita.

Nicolas Sarkozy a encore une fois raté une occasion en or de se taire, alors qu’il aurait été beaucoup mieux inspiré de s’atteler à gérer une économie gauloise en pleine récession. Mais sommes-nous vraiment encore obligés, en décembre 2008, de devoir supporter cette arrogance occidentale envers l’Afrique ? Comment pouvons-nous permettre aux Blancs de continuer à ainsi marquer impunément leur mépris à notre encontre et à celui de nos chefs d’Etat sans réagir ?

Quand est-ce que les ambassadeurs de France et de Grande Bretagne seront-ils convoqués par nos ministres des Affaires Etrangères, qui se chargeront de leur rappeler vigoureusement que leurs pays n’ont aucun droit d’ingérence dans les affaires intérieures de nos Etats ?


Quand est-ce que nos dirigeants disposeront-ils de suffisamment de colonne vertébrale et de matière grise pour comprendre que ce ne sont pas les discours creux qu’ils prononcent lors de réunions internationales inutiles ou les jolis télégrammes de félicitations qu’ils envoient à Barack Obama qui les feront prendre au sérieux, mais bel et bien des actions et de réactions de souveraineté, sur laquelle nous n’acceptons plus de transiger ?


Quand est-ce que les présidents africains agiront-ils, comme Paul Kagame, en prenant des mesures contraignant nos tortionnaires d’hier et d’aujourd’hui à nous respecter ou même à nous craindre ?


En attendant ce jour béni, je me souviens du conseil qu’une vieille mère du village m’avait un jour donné pour la route : «Si tu croises un Français sur ton chemin, gifle-le avant toute chose. Parce qu’il y a toujours une bonne raison de gifler un Français quand on est Africain». Pas vrai, Nicolas ?


le 08 décembre 2008

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