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Haut-Karabakh: Youpi, la guerre est finie !


Bonne nouvelle: une guerre est terminée en Europe, et nos touristes africains de la paix (Cyril Ramaphosa, Macky Sall, Azali Assoumani et Hakainde Hichilema) n’ont même pas eu à prendre le train pour y faire une médiation.


En effet, suite à une offensive éclair de troupes de Bakou la semaine dernière, le président du Haut-Karabakh a reconnu sa défaite et signé officiellement sa reddition à l'Azerbaïdjan jeudi 28 septembre 2023, après 32 ans de quête infructueuse d'indépendance et de reconnaissance internationale.


Pour tous ceux qui n’ont jamais vraiment compris de quoi il en retourne, je vous la fais simple:


En 1921, Staline décide que le Haut-Karabakh (aussi appelé Nagorny-Karabakh en russe) fera partie de la république socialiste soviétique de l’Azerbaïdjan.





Lorsque la dissolution de l’URSS survient en 1991 et que l’Azerbaïdjan et l’Arménie deviennent des États indépendants, les habitants du Haut-Karabakh, en majorité d’origine arménienne, qui cherchaient à faire ériger leur province en république socialiste soviétique autonome dès 1988, déclarent unilatéralement l'indépendance de leur région, provoquant l'exil de nombreux Azéris et annexant au passage des territoires qui ne leur avaient jamais appartenu, ce qui est naturellement une violation du principe de l’intangibilité des frontières reconnu par le droit international.



Cette situation va provoquer des affrontements armés entre l’Azerbaïdjan et les séparatistes du Haut-Karabakh soutenus par l’Arménie. En 1992, la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (devenue OSCE en 1994) met en place le groupe de Minsk, composé des Etats-Unis, de la Russie et de la France, pour négocier une solution pacifique au conflit. 


Force est de constater qu’aucun accord international viable n’a jamais été conclu dans la ville de Minsk, que ce soit par rapport au Haut-Karabakh ou à l’Ukraine plus tard, puisque la situation dégénère à intervalles réguliers, notamment en 2020, lorsqu’une guerre durant 6 semaines éclate et aboutit à la reconquête de certaines zones par l’Azerbaïdjan. 





Région montagneuse de 3170 km2, riche en rien du tout, la république du Haut-Karabakh est un Etat-fantôme, qui n’a jamais été reconnu par la communauté internationale, même pas par ceux qui trépignent d'aigreur aujourd’hui, comme l’Arménie ou la France.


L'Union européenne est quant à elle très discrète, car depuis le conflit OTAN-Russie en Ukraine, elle est dépendante du gaz azéri et donc soucieuse de ne pas courroucer le président d'Azerbaïdjan Ilham Aliyev, avec lequel la présidente de la commission de l'UE Ursula von der Leyen a signé un accord d'approvisionnement en juillet 2022.



Par ailleurs, contrairement aux inepties débitées par la dépitée, pardon, députée européenne française Nathalie Loiseau et d'autres pseudo-experts sur les plateaux des médias français, aucun "nettoyage ethnique" n’est en train d’être commis dans le Haut-Karabakh, également appelé Artsakh en arménien.


Son président Samvel Shahramanyan a reconnu sa défaite et signé un décret annonçant la dissolution de toutes les institutions de l'État au 1er janvier 2024. Et si plusieurs dizaines de milliers des 120.000 habitants ont déjà choisi de partir pour rejoindre l’Arménie, les autres pourront librement suivre leur exemple ou alors décider de rester en toute sécurité en tant qu’Azéris. C'est Shahramanyan lui-même qui l'affirme.



Au lieu de se réjouir de la fin des hostilités et du règlement définitif du conflit, on voit des pays européens se lamenter de la situation. Ce qui est assez intrigant notamment de la part de la France, qui fait partie du groupe chargé de résoudre le conflit, et qui semble au contraire être profondément irritée par la paix, lançant comme à son habitude des accusations fantaisistes à l'endroit de Moscou, alors que géopolitiquement, l’Azerbaïdjan est soutenu par la Turquie, et l’Arménie est un allié historique de la Russie.


On peut d'ailleurs légitiment s'interroger sur le rôle réel de la France dans cette région depuis 31 ans, car si les Etats-Unis se sont totalement désintéressés du conflit dès les années 1990, les cessez-le-feu qui ont été obtenus, que ce soit en 1994 ou en 2020, sont du fait de la Russie.




Ce qui est également incongru, c’est que les mêmes qui se plaignent que Staline ait rattaché le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan lors d’une réorganisation administrative interne de l’URSS sont ceux qui saluent le fait que la Crimée ait été rattachée à l’Ukraine par Khroutchev lors d’une réorganisation administrative interne de l’URSS.


En tout état de cause, un afflux de réfugiés en provenance du Haut-Karabakh ne devrait déranger personne en Europe, étant donné qu'ils répondent au phénotype couramment apprécié dans la zone. Peut-être que quelqu'un aura même l'idée de relocaliser dans le Haut-Karabakh les 6000 migrants africains qui ont débarqué à Lampedusa il y a 10 jours, en échange de l'accueil des populations caucasiennes chrétiennes de Nagorny-Karabakh. Qui sait?


En tout cas, n'en déplaise aux Français, vive la paix!


Nathalie Yamb


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